L’édition à compte d’auteur : passionnée par la culture de l’autre

Lorsque je suis arrivée à Sherbrooke à l’été 1972, après un séjour de quatre ans à Chicago, je me suis présentée à un bureau de l’Université de Sherbrooke, où monsieur Antoine Naaman m’a tout de suite engagée comme lectrice et correctrice de manuscrits, sur la foi de mes diplômes obtenus à l’université de Louvain, en philologie romane.

C’est ainsi que j’ai lu les manuscrits de plusieurs auteurs de la région et que j’ai eu le plaisir non seulement de les rencontrer, mais de faire partie de cette association d’auteurs née sous l’impulsion de Pierre Francoeur et d’André Bernier, etc., et de fréquenter les Salons du livre créés d’un même élan par les passionnés de lecture et de créativité, parmi lesquels de nombreux poètes.

Nous avions lancé Grimoire, recueil dans lequel je signais une chronique dédiée aux nouvelles parutions et aux auteurs que j’interviewais dans mon salon, à la fois pour le bonheur de mieux les connaître et pour le plaisir de donner envie à tous d’acheter leur œuvre!

C’est lors d’un Salon du livre à la fin des années 80 que j’ai assisté à une conférence donnée par un ardent défenseur de l’édition à compte d’auteur. Convaincue de la pertinence de ses arguments, je suis allée enregistrer à l’hôtel de ville de Sherbrooke Les Éditions de Mine Agnès Bastin Inc. Il faut dire que j’avais en mains un manuscrit confié à mes soins par Antoine Naaman, lorsque ce dernier est décédé. J’avais communiqué avec des maisons d’édition à Montréal pour me faire répondre que « ce type de roman ne correspondait pas à leur politique éditoriale ».

Les trois romans de Gisèle Lazure de Coaticook, que j’ai édités, lui ont valu des soirées de lancement au musée Beaulne. Puis se sont succédés les récits émouvants ou les narrations de Gisèle Roberge, les textes pleins d’humour et de fantaisie d’André-Daniel Drouin, les recueils d’Yves Allaire et le premier livre qui a lancé Marjolaine Caron, avec 3000 exemplaires vendus, dans la galaxie des auteurs à succès… Cette année, j’ai eu le plaisir de publier un gros volume écrit d’une plume fervente par Georges Laurent, célébrant 3000 joueurs, Mille fois Champions (au soccer)!

Au bout de près de trente ans de métier, être éditrice à compte d’auteur me passionne toujours autant et, grâce aux lancements de l’AAAE à la Maison bleue, « mes auteurs » s’attirent un succès bien mérité.

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