Des marées d’amertume
corrodent effroyablement ma terre
coulent dans mes veines
mon corps océan tumultueux d’insomnie
troupeau de peines errantes
ne peut plus prétendre à l’infaillibilité
Toutes ces rumeurs vagabondes
dans ma ville broyée
font tituber mon cœur
sous l’assaut de moult incertitudes
je les voudrais illusions éphémères
poissons d’avril
Je voudrais sortir de ce cataclysme
Où mon ombre
devenue fourbe
m’effraie
Je rêve d’une fin à cette ère de terreur
où la pluie de balles errantes
épargnerait nos chairs
et la vie délivrée des voiles brumeux
retrouverait l’éclat de son azur
Je voudrais qu’ensemble
nous rebrodions des nuages
de liberté et de lumière
pour que ma terre soit imprégnée
d’une nouvelle floraison d’étoiles-espoir
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