Propylée sur pilotis

J’esquisse un pas
Juste un pas
Vers la passerelle suspendue
De bois vermoulu et d’acier cicatrisé
Qui rit et qui danse
Sous ma foulée
Mal assurée
Partout les cordages claquent
Et crient
Autour de mon avatar figé
L’horizon infini
Injecte mille aiguilles
Dans mes veines éparpillées
Au-dessus des eaux fâchées
J’avance d’un pas
À petits pas
Vers la passerelle panoptique
D’où je guette les nuages
En porte-à-faux empilés
Mes gestes se délient
Embrassent les sinuosités
Des vagues et du vent
L’enclume de ma tête
S’apaise et se tait
Laisse place au chant
Suspendu des baleines
Mon souffle porte
Le vol des eiders
L’oiseau me frôle
De ses ailes rêches et satinées
Le nordet glisse sur ma joue
Sa langue de chat affamé
Le bleu effronté du ciel
Convoque en duel
Les collines sauge de fougères
J’avance d’un pas
D’une enjambée
Sur le quai grisé par les errances
Qui porte mes élans
Au-dessus du courant
Qui charrie la douceur
Des marées anciennes
Dans la baie endormie
Envoûtée par les bras tendres des dunes
Par ce qui vit et qui bat
Par les flots habitables
Je n’ai de choix
Que de m’enfleuver

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