Entre la nuit et l’aube, il y a un poème

à un pas du vide
seul un poème retarde mon cou
livré au pilori
dans tous les corridors de mes os
déjà
j’entends l’appel du néant
né sous l’ombre des vautours
je reçois mon baptême de crocs
et de baves
arbre dressé
dans une forêt de larmes
je porte sur mes branches
la signature des opprimés
et dans mes racines
une émeute grondant en silence
Au mitan de mes poèmes
une bouteille lancée
pas de rimes juste du verre
et une pancarte édentée de bouches
rouées de frissons
comment emprunter le rire
bassin d’azur
aux rétines funèbres des oiseaux fous
noyés dans l’intimité des corbillards
de nouvelles carcasses anonymes
dans ses bras
le trottoir saigne
je ferme les volets de mon crâne
confiné dans mon caveau
je tourne en rond
avec un Port-au-Prince
en flamme
couvant sous ma langue
j’agrafe
l’hymne de mon errance aboyante
aux rives des lucioles
naufrage en croissance
je balance d’un coup de pied
ce poème dans les fesses de l’État

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