L’absinthe du manque

De grises lueurs recouvrent l’aube
brumeux travestissement
lumières sans gêne dansent sur l’horizon
éclat que bientôt la nuit effacera
Sarah traverse seule l’espace fragile de Palestine
sa gorge remplie de fumée
des oiseaux infidèles fuient
pyromanes anonymes
portés par le vent
tout se lie par une passerelle minuscule
un fil invisible tissant le destin
dans ce chaos de pierres de cris
espoir et incertitudes s’entrelacent
saison envoûtante
boire le fiel du manque
l’absinthe du doute originel
en main une photo froissée
aucun pont ne relie les raccourcis de son enfance
aux filiformes cheveux de sa sœur
encore parfumés d’innocence
elle la cherche dès la pointe des heures
marche sans bagages ni prières
la peur clouée dans son ventre
les rues s’ouvrent sur des quartiers
charniers de silence
où prunelles se ferment une à une
tandis que la culpabilité rature les gestes ivres
de l’éloquence sourde de la mort
peu à peu elle perd
l’élan intact des enthousiasmes
ne reste que l’ombre d’un passé révolu
Sarah porte déjà le visage de demain

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