Port-au-Prince se mouche mal, par Daryl Lorenzo Moise

ici nos périls
se veulent chansons
de villes battues

nos immortels traînent
mille et une rues
la mort au bout de la main

parabole du devenir manqué
où cartouches et fumées
poisonnent nos nuits
de stèles et d’ombres chasseuses

pas un morceau de lune
pour faire le tour de la table

je porte vide et pays dans mon corps

Tant de poèmes m’ont écrit
refusant mon suicide
dans mon sang coule
trapèze des courbes droites

je viens des terres neuves
de lumière inachevée
et des plaintes debout de jour

je viens d’un espoir ô combien lointain
de saisons fragilisées
où les bains de chance quotidiens
conjurent ma chute horizontale

oui voisine

nous sommes rivaux
fuyons monde
et misère habités

demain est grand comme le double de nos doutes

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