UN PHARE DANS L’OBSCURITÉ

C’était une journée pas comme les autres. Il faisait chaud, une de ces journées où le soleil nous léchait le corps pour imprimer sa chaleur. L’humidité se reflétait dans les fenêtres et sur nos fronts. Cette fameuse journée où l’on devait porter masque et visière pour la sécurité de nos petits trésors.

Que de questions dans ma tête d’éducatrice…Comment nous percevront-ils avec cet attirail d’extraterrestre? Auront-ils peur ? Puis, souvenir de ces magnifiques accolades remplies de douce éternité qui m’émerveillaient… Aurais-je le droit de leur en faire?

Plus important encore qu’adviendra-t-il du regard des enfants étincelant devant l’apprentissage des mille et une couleurs d’un casse-tête qui n’y serait plus. Le local d’autrefois, rempli de nombreux camions, de poupées, de couvertures, c’était fini tout ça.

Sans mes repères, j’étais perdue dans ce local trop grand. Et ce souffle qui me manque avec ce masque encombrant avec cette chaleur écrasante.

Ma peur du virus devait rester cachée au fond d’une minuscule boîte pour laisser apparaître un arc-en-ciel pour les enfants, un phare dans cette obscurité étouffante…

 

Mère d’une famille de 6 enfants, éducatrice à l’enfance et spécialisée, Caroline est née à St-Célestin et est pourvue d’une imagination débordante. La psychologie étant ancrée dans son quotidien, elle écrit des textes où la fiction et les émotions en font des histoires quasi réelles.

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