40 ans, l’âge de la maturité. Le moment où l’on se retourne, lentement, pour se rappeler d’où l’on vient. Le moment où l’on redresse la tête et le cœur et qu’on regarde droit devant, soupesant le présent et mesurant le temps qui passe. Mais c’est surtout le moment où on lève les yeux, là où le ciel rencontre l’horizon et, éblouis et ravis, on se laisse porter par la brise et le rêve, là où l’avenir s’insinue déjà, porteur d’éternelles promesses.
L’Association des auteures et auteurs de l’Estrie a aujourd’hui 40 ans et afin de souligner cet important anniversaire, elle a souhaité rendre hommage à ses bâtisseurs et artisans, célébrer les nombreuses réalisations du présent et tresser dès maintenant de solides liens avec ses partenaires et complices culturels de la si belle et inspirante région estrienne.
Les retrouvailles furent radieuses, les rencontres des plus fructueuses et les visions d’avenir tout aussi prometteuses.
Nous chérirons longtemps le souvenir des premiers messages courriel échangés avec notre tout premier président, monsieur Pierre Francoeur. Nous ne sommes pas près d’oublier les rencontres, souvent trop courtes, avec monsieur André Bernier, celui-ci relatant avec passion, humour et parfois même un brin de nostalgie, les heures glorieuses des premiers rassemblements d’auteurs estriens, quelque part attablés, dans un resto de la rue Wellington.
Nous garderons gravés dans nos mémoires tous les documents méticuleusement conservés aux Archives de l’Université de Sherbrooke, déployant sous nos yeux tous les numéros de la revue Grimoire, les procès-verbaux des premiers conseils d’administration et assemblées générales de l’Association, d’innombrables photographies et articles de journaux, parus à l’époque dans le journal La Tribune. Nous revivrons en boucle, le regard de surprise et de soulagement qu’eut monsieur Bernier, fort de constater sur place que tout était là, que rien n’avait été égaré ou perdu.
Nous avons souhaité également interroger les dernières décennies quant à divers volets de la littérature estrienne, voire québécoise. Qu’en fut-il de l’enseignement de la littérature, en quoi l’édition a-t-elle changé ces 40 dernières années, comment les bibliothèques ont-elles évolué, accompagnant tous ces nouveaux lectorats? Qu’en est-il de l’avènement de l’ère numérique dans les habitudes de lecture ou même d’écriture? Autant de questions ayant trouvé réponse auprès de nos auteurs au fil des pages de la présente parution, et nous les remercions très sincèrement.
Puis, à notre tour, quelque quarante années plus tard, nous avons levé les yeux et regardé droit devant, là où le ciel rencontre l’horizon et, toujours éblouis et ravis, nous nous sommes laissés porter par la brise et le rêve, et nous avons souri. La jeune relève marchait déjà à nos côtés.
Joyeux anniversaire!
Lire également
La censure littéraire : de l’impunité de l’art comme mesure d’hygiène publique
Cette année, l’Association des auteures et auteurs de l’Estrie célèbre sa quarantième année d’existence, et on me propose de rédiger un court texte sur une trame du « monde littéraire » depuis 1978. Or, ce qui me frappe d’emblée, c’est la persistance de la censure, après « la grande liquidation » durant la Révolution tranquille, et cela d’autant que […]
MOT DE BIENVENUE
LE PROCESSUS CRÉATIF OU LE GESTE D’ÉCRIRE Écrire semble simple. Un crayon et un papier sur lequel on jette nos mots, nos émotions et nos histoires. Chacun de nous a ses rites, ses routines et ses méthodes. Pour certains l’inspiration se présente le matin, pour d’autres c’est la nuit qui est propice à l’écriture. […]