ÉCRIRE UN ROMAN FANTASTIQUE À L’ÉPOQUE MÉDIÉVALE

Avant d’écrire un roman, j’ai lu beaucoup de livres qui m’ont permis d’ouvrir mon monde imaginaire, de l’enrichir. Pour moi, la clé nécessaire pour l’écriture est l’imagination.

Depuis mon tout jeune âge, j’écris de petites aventures, des histoires en tout genre. En grandissant, j’étais intrigué et appelé par le monde médiéval, les mythes et les légendes. C’est donc avec naturel que je me suis initié aux jeux de rôles, tels Donjons et Dragons ou grandeur nature. C’est à travers ces différents jeux que mes personnages sont nés et qu’ils ont évolué pour devenir ce qu’ils sont dans mes livres.

Certaines personnes disent qu’un élément déclencheur est nécessaire pour écrire un livre. De celui-ci découlent de multiples péripéties, principales et secondaires par rapport à l’intrigue. Peu à peu, un monde vers lequel s’évader prend vie. Dans mon cas, à partir des personnages que j’ai créés, je me suis mis à vivre une aventure dans mon imaginaire. En fait, ce n’est pas l’aventure dans son intégrale que je voyais, mais des portions de celle-ci, ses moments clés.

Pendant de nombreuses années, j’ai imaginé les mêmes scènes, ajoutant au passage de nouveaux éléments, raffinant le tout. Puis tranquillement, j’ai commencé à lier les différentes scènes. Lorsque j’ai décidé de mettre le tout par écrit, j’ai commencé par bâtir mon livre en définissant le sujet de chaque chapitre. Je définis ainsi le squelette de mon aventure, la première vision de celle-ci. Au fil du temps et des révisions, l’aventure évolue, se raffine. La phase d’écriture débute.

Mes premiers livres ont d’abord été écrits à la main. D’ailleurs, une portion de ceux-ci ont été écrits sur le fleuve St-Laurent, alors que je prenais le traversier matin et soir. Contrairement à l’ordinateur, une connexion se fait entre mon cerveau et ma main. Les mots noircissent rapidement la page, plus rapidement qu’à l’ordinateur. Celui-ci me distrait. En effet, je me relis plus fréquemment lorsque j’écris à l’ordinateur, coupant au passage mon inspiration du moment.

À la fin de l’écriture de mon premier livre, un grand flot d’idées et d’aventures me submergèrent, remplissant tout l’espace qu’occupait dans mon esprit la première aventure de Grekko.

Avant d’être en mesure de le présenter à un éditeur, il fallait évidemment retranscrire le tout à l’ordinateur. C’est un travail long et fastidieux, mais aussi utile, car je retravaille le texte au fur et à mesure que je retranscris. Tout au long du processus, nous sommes appelés à lire et retravailler notre texte de nombreuses fois. Combien de fois ? Le processus n’est pas identique d’un livre à l’autre. Pour mon premier roman, j’ai dû relire mon manuscrit une douzaine de fois. Ce nombre a peu diminué pour le deuxième.

J’imagine que l’expérience aide à mieux voir les « trous » dans l’histoire. D’ailleurs, le moment où j’ai réussi à me mettre dans la peau du lecteur est un moment clé dans mon parcours. Ceci m’a permis de découvrir qu’il manquait des éléments dans certains passages. L’auteur comble ces trous puisque l’histoire se trouve dans sa tête. Cependant, le lecteur n’a pas accès à ces informations. Ils doivent donc se retrouver dans le livre.

Lorsqu’on écrit une histoire se déroulant à une époque comme le médiéval, même si cela est un monde imaginaire, il est important d’utiliser les termes de cette époque. Cela permet de rendre plus crédible l’aventure, mais aussi d’imprégner cette époque dans l’imaginaire du lecteur. Un autre point important est de s’assurer que les déplacements, c’est-à-dire le temps entre les actions, soient plausibles. Pour ce faire, il est primordial de bien créer son monde.

Certains auteurs vont inventer leur monde, leurs personnages et ensuite l’aventure. J’ai fait le tout à l’envers. L’idée de l’aventure m’est d’abord venue et je l’ai développée. Ensuite, j’ai construit mon monde comme un casse-tête, en juxtaposant les divers endroits imaginés au travers de mon écriture. Lorsque ce fastidieux travail a été effectué, j’ai dû adapter mon histoire afin de m’assurer que le temps et la distance parcourue par les personnages concordaient.

Lorsque je commence l’écriture d’un livre, je lui donne un titre. Pendant les nombreuses phases de révision du livre, l’histoire évolue et se raffine. Généralement, le titre choisi au départ ne correspond pas à la version finale du roman. Ce sont le titre et la page couverture qui transmettent l’essence du livre et qui donnent au lecteur l’envie d’acheter notre livre. Pour mon premier roman, mon éditrice et moi avons essayé une panoplie de titres. C’est en discutant sur ce que nous désirions montrer sur la page couverture que le titre est finalement apparu.

Le jour où j’ai reçu mon premier roman, j’ai eu l’impression que toute une vie se trouvait là, devant moi, dans une boîte. Un rêve qui a commencé alors que j’étais encore qu’un gamin. L’aventure commençait à peine et il me restait encore à rencontrer mes lecteurs pour leur partager ma passion.

Né à Tingwick, au cœur des Bois-Francs, Sébastien Nadeau grandit au sein d’une famille unie, comptant trois enfants. Doté d’un imaginaire bouillonnant, il poursuit ses études en ingénierie. Il est aujourd’hui père de trois enfants et réside à Sherbrooke.

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