L’inspiration dans l’écriture de polars

Pourquoi j’écris ? Qu’est-ce qui m’inspire ?

J’écris par plaisir certes, mais il y a beaucoup plus derrière ce simple geste. Écrire pour moi est essentiel au même titre que la randonnée, l’escalade ou la sortie de 150 km en vélo l’est pour un athlète. J’aime écrire. J’ai un besoin vital d’écrire, de raconter des histoires. J’ai toujours des idées plein la tête. Le plus difficile cependant est de les coucher sur papier afin qu’elles reflètent bien ce à quoi je pensais.

Pour trouver l’inspiration, je lis tous les jours. J’ai ma réserve de romans que j’alimente réguliè­rement. Je visite les librairies et surtout les salons du livre. Je lis de tout : du polar, du policier, du drame, des romans d’amour, des biographies, des journaux, etc. Pour moi, c’est essentiel de lire pour écrire. Pour l’écriture de l’un de mes polars, entre autres, c’est un article dans une revue scientifique concernant les virus qui m’a donné l’idée de ce roman. J’ai par la suite lu plusieurs articles sur le sujet afin que mon histoire soit le plus crédible possible. Aujourd’hui, je suis fasciné au plus haut point par tout ce qui concerne le milieu médical. Les médicaments, les virus, les vaccins. Les intrigues médicales sont celles qui me fascinent le plus. Je profite de tout ce que je fais pour observer et trouver de nouvelles intrigues. Quand je visite un endroit, je le regarde, je l’étudie et j’imagine des intrigues.

Je suis un grand observateur. J’observe les gens, ce qu’ils disent, ce qu’ils font, comment ils réagissent à telle ou telle situation. Pour un auteur de polars ou de romans policiers, observer est la partie la plus importante du processus de création. Lorsque je commence l’écriture d’un roman, j’ai souvent en tête la scène finale. Mais il arrive quelquefois que j’apporte des changements.

J’aime le polar pour sa partie intrigue. J’adore les Agatha Christie, les Robert Ludlum, les Phyllis Dorothy James pour leur côté recherche. En effet, j’aime le côté recherche du polar, les méthodes d’enquêtes, les outils utilisés par les policiers, les preuves qu’on peut trouver aujourd’hui avec la médecine légale. Il faut être de plus en plus créatif. J’aime travailler sur les traces laissées sur les différentes scènes de crime et sur la motivation à poser tel ou tel geste, soit par l’assassin ou par d’autres personnages.

Mon but lorsque j’écris est de surprendre le lecteur, de le faire chercher, mais pas trop. J’aime créer des intrigues et placer des indices dans un roman. Si le lecteur trouve la réponse avant la fin ou, à l’inverse, si la réponse est impossible à trouver, j’ai perdu mon temps. Je dois proposer des pistes au lecteur et il doit faire le reste. Je peux aussi très bien faire en sorte qu’il se voie à la place de l’enquêteur et qu’il ait l’impression de suivre les traces avec lui.

Enfin, la chose la plus importante est que le roman doit demeurer simple, mais susciter la curiosité. Il doit, dès les premières pages, inviter le lecteur à continuer de lire. Malheureusement pour moi, l’inspiration n’est pas un don venu du ciel. Je dois continuer à la chercher tous les jours.

Yves Minogue est un auteur de Magog né sur la rive sud de Montréal. Il a écrit et publié deux polars, Sang Merci : sous la loupe de Lambert, en 2017 et Une semaine dans la vie du détective privé Matt Sinners, en 2018.


« Une impasse est le lieu de mes plus belles inspirations. »
Milan Kundera


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