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L’inspiration, un souffle créateur

On dit que le travail de l’écrivain consiste en 5 % d’inspiration et en 95 % de transpiration ! Pourquoi alors consacrer tout un numéro à ce qui ne représente qu’une infime partie du processus d’écriture ? C’est que sans ce 5 % tout le reste est vain.

L’inspiration est l’étincelle de vie. C’est ce qui va permettre aux mots de se mettre en place pour créer une histoire. Mais attention, le 95 % de transpiration est tout aussi important puisque c’est le travail, le ciselage et le fignolage d’un texte qui seront le gage d’une bonne histoire.

Mais où se trouve l’inspiration ? Descend-elle sur nous comme une grâce divine ? Doit-on la chercher dans les profonds replis de notre cerveau ? Faut-il s’installer dans un lieu public et attendre que l’inspiration se présente sous une forme quelconque ? Malheureusement, il n’y a pas de réponse unique ni de recette miracle. L’inspiration, comme l’amour, arrive souvent quand on ne la cherche pas !

Dans ce numéro, nous commençons notre quête de l’inspiration par un texte à saveur scientifique. L’inspiration au cœur d’un modèle scientifique ? Pourquoi pas ! Marie Sirois nous présente l’inspiration comme la première étape du processus d’apprentissage de Kolb, adapté à l’écriture. Si l’inspiration et la création sont éminemment personnelles et subjectives, le modèle qui va de l’inspiration à l’écriture semble se ressembler chez plusieurs écrivains. Et il est intéressant d’en comprendre le cheminement.

Nous avons ensuite demandé à plusieurs auteurs de nous faire part de leurs sources d’inspiration. Pour certains, la source est intarissable, pour d’autres l’inspiration relève d’une longue et fastidieuse quête. Elle peut aussi venir d’un douloureux vécu dont on souhaite se libérer. Mais ce qui fait l’unanimité, c’est que l’inspiration qui jaillit du néant doit prendre corps, se doit d’être mise en mots pour finalement être partagée.

Pour Marie Sirois, « s’engager jusqu’au bout dans le processus d’écriture suppose une interaction avec l’environnement. N’est-ce pas là que notre effort de création prend tout son sens ? » Quant à François Day, il affirme « si on n’écrit que pour soi, alors on écrit dans le vide. Une fois que mes histoires ne sont plus dans ma tête, qu’en est-il d’elles ? Quelle est leur valeur si elles ne sont pas partagées ? »

Pour Antonin Marquis, la publication se veut un lieu pour penser à voix haute, pour faire connaître ses pensées sur le monde qui l’entoure : « Ce qui me pousse à écrire, ce n’est pas tant le désir de raconter des histoires que celui de communiquer mes réflexions sur des sujets qui m’importent, qui me préoccupent au quotidien. »

Mais la publication peut aussi s’avérer un difficile rêve. Lise Blouin constate la difficulté de trouver un éditeur. « Car que valent un livre, une histoire, un personnage, si en fin de compte on court-circuite leur élan vers une pleine lumière ? »

Si l’inspiration et… la transpiration sont nécessaires pour pondre un texte de qualité, si la publication est le rêve ultime des auteurs, on doit toutefois garder à l’esprit qu’ « il y a pire violence que la douleur de ne pas être publié : l’être dans l’anonymat le plus complet[1]. »

Nous terminons ce numéro en vous présentant quelques textes créatifs dont la thématique a inspiré leurs auteurs.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Josée Mongeau, présidente de l’AAAE

 

[1] David Foenkinos, Le mystère Henri Pick, Paris, Éditions Gallimard, 2016, 285 p.

 

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