Et la Littérature… orale?

 

En 1978, cela faisait déjà presque dix ans que le Grand cirque ordinaire s’épivardait un peu partout au Québec avec ses joyeux drilles de comédiens et d’improvisateurs, dont un conteur : Jocelyn Bérubé lui-même en personne. Ces années-là, Jean-Claude Germain, bien connu chez nous, proposait déjà des mises en scène théâtrales éclatées.

Cela faisait quelques années aussi que quelques fous comme Robert Bouthillier et Vivian Labrie avaient pris la suite du travail de collectage des Germain Lemieux et Anselme Chiasson, parcourant campagnes et villages à la recherche de trésors du patrimoine… encore bien vivant.

Et au début des années 80, Margot Fortin, alors à la direction artistique du Festival d’été de Québec, a été la première à inviter un conteur de l’étranger – le breton Patrick Ewen –, juste avant que Dominique Renaud ne crée le premier événement de conte au Québec, le Festival des Hauts-Parleurs (1985), dans le cadre des activités du Musée de la civilisation de Québec.

Du côté de Montréal, vers la fin des années 80, le café La p’tite ricane commençait à accueillir quelques porteurs de parole dont Marc Laberge (futur fondateur du Festival de Montréal) et Mike Burns (conteur irlandais). Or, c’est à la même époque que par chez nous, en 1987, la toute discrète mais très effi­cace Ann Rothfels pro­po­sait déjà (et propose toujours) une veillée de conte mensuelle à Lennoxville.

Mais c’est surtout en 1993 que ce que nous appelons « le renouveau du conte » a com­mencé à se faire sentir à Sherbrooke et dans la région puisque c’est cette année-là que Johanne Dessureault et moi avons fondé le festival Les jours sont contés en Estrie, sous le chapeau du Carrefour de solidarité internationale (CSI). Une semaine après le Festival interculturel du conte de Montréal, dirigé par le susnommé Marc Laberge.

En 1998, à Montréal, Jean-Marc Massie et André Lemelin entrepren­nent une autre aven­ture qui va marquer très profondément tout le milieu du conte au Québec et qui, en quel­que sorte, va créer ce milieu. Les deux complices présen­tent chaque dimanche soir, au regretté bar le Sergent recruteur de la rue Saint-Laurent, un spectacle de conte qui va rapidement attirer de très nombreux jeunes.

En 2002, le festival estrien trouvait son autonomie avec la création de l’organisme Pro­duc­­tions Littorale. Rapidement, il nous a semblé que d’entendre du conte pendant seule­ment dix jours dans l’année, c’était comme un coup d’épée dans l’eau. Alors les activités se sont mises à fleurir et nous avons commencé (notamment avec Mathieu Lippé, Jean-Sébastien Dubé, Marc-André Caron…) à fréquenter les petits cafés qui nous accueillaient avec curiosité.

Un événement marquant, en 2007 : le grand affichiste Vittorio Fiorucci nous fait cadeau d’une magnifique affiche pour le 10e anniversaire du festival.

En parallèle à nos activités à Productions Littorale, Jean-Sébastien Dubé et Marc-André Caron ont fondé le Cercle des conteurs des Cantons-de-l’Est, proposant une rencontre men­suelle, pendant que nous commencions à proposer des ateliers d’initiation et, plus tard, de perfectionnement pour les amateurs intéressés par ce retour d’une parole méconnue, si ancienne et pourtant si actuelle. Un peu partout dans la province, des Cercles de conteurs sont apparus à partir de 1997, parta­geant ou non les soirées avec le public. Certains, comme à Sherbrooke, choisissant plutôt d’en profiter pour travailler entre eux, histoire de progresser dans une discipline toujours sans école. Ce qui faisait donc deux soirées de conte dans la région, puisque Ann Rothfels continuait son travail de transmission du côté anglophone au Centre cultu­rel Uplands, toujours une fois par mois.

Parmi toutes ces activités fébriles et enthousiastes, des travailleurs de l’ombre s’agitaient également autour de cette parole conteuse. D’abord André Lemelin, grand développeur devant l’éternel (l’éternel… euh… problème de financement!), et puis Marie-Fleurette Beaudoin, les deux têtes successives, mais pensantes et agissantes, de la toute petite mai­son d’édition Planète rebelle qui grave d’une manière ou d’une autre ces paroles multi­ples pour les proposer plus largement.

Et puis 2012, mon départ de Productions Littorale et changement de nom de l’organisme en Maison des arts de la parole (MAP), dirigée depuis par Marie Lupien-Durocher (di­rec­trice générale et conteuse) et Sophie Jeukens (directrice artistique et poétesse).

Mais, vous pouvez bien sortir la fille du conte… vous ne pouvez pas sortir le conte de la fille!

Alors, on continue, vous allez voir, on va finir par arriver en 2018.

 

DES PORTEURS D’ÉNERGIE

Mais pour le moment, impossible de passer sous silence le phénomène Fred Pellerin – le terme n’est certainement pas exagéré dans le cas de ce porteur d’une éner­gie jeune et villa­geoise. Ses ailes s’allongeant, il a rapidement multiplié son génie, son humour et ses autres talents pour se retrouver dans un univers différent qu’on appelle le show business.

Un autre phénomène, qui nous touche certainement davantage à cause de l’engagement particulier envers cette parole millénaire : Mike Burns — ce même terme n’est pas non plus exagéré s’adressant à celui qui porte une énergie séculaire. Depuis plus 55 ans, il dit sa culture, son village, sa région, sa terre, son île, son exil avec toute la pro­fonde puissance d’une parole patiemment et inlassablement cultivée depuis des géné­ra­tions. Porteur de tradition unique en son genre pour le conte, que ce soit au Québec ou au Canada, Mike Burns se mériterait indéniablement le titre de « Trésor national » décerné par l’UNESCO à des personnes exceptionnelles qui portent en elles un savoir ou un savoir-faire unique, singulier et représentatif de leur culture.

Sauf que… le Canada ne reconnaît pas cette clause de l’UNESCO !

 

Il EST GENS DE PAROLE…

Parmi ceux qui se distinguent comme les plus solides de nos artistes conteurs au Québec, il y a sans conteste le formidable poète qu’est Jocelyn Bérubé, le chercheur invétéré en Michel Faubert, l’épique irlandais décrit ci-dessus : Mike Burns, Alain Lamontagne aux pieds d’argent et Joujou Turenne, l’amie du vent. Ils sont la première vague « contem­po­raine » de conteurs québécois ayant circulé aux niveaux national et interna­tional, suivis par d’autres comme Simon Gauthier, François Lavallée, Renée Robitaille, Jean-Marc Massie et bien sûr Fred Pellerin.

À Sherbrooke, le nombre des conteurs grossit, s’affirme, se nourrit et se perfectionne. Parmi ceux qui se sont professionnalisés au fil du temps, il y a Éric Gauthier, Marie Lupien-Durocher, Donald Dubuc, Claire Jean, Christine Bolduc, Christine Pageault… et moi-même.

Toutefois, ce petit groupe représente la pointe brillante de l’iceberg puisqu’un sondage du Regroupement du conte au Québec a permis d’estimer à plus de 300 les conteurs de la province, toutes catégories confondues. Plusieurs circulent en tant qu’Artistes à l’école et nombre d’entre eux sont membres du Regroupement du conte au Québec (RCQ), dans l’espoir qu’ensemble nous puissions développer des lieux pour se perfection­ner, se pratiquer, se frotter au public, à la critique et à tout ce qu’implique devenir un artiste de la scène.

 

COMMENT DEVIENT-ON UN CONTEUR?

Car comment devient-on conteur lorsqu’il n’y a ni maîtres (ou si peu, ou si loin), ni lieux d’apprentissage (formels) et que l’instrument qui nous sert à exprimer notre art est notre propre voix, dans notre propre corps, avec notre propre intuition et… notre grande solitude.

Les conteurs du Québec sont autodidactes, même si quel­ques ateliers sont offerts ici et là, notamment lors d’événements annuels. La Maison des arts de la parole reste le seul or­ga­nisme régional à dispenser des ateliers d’initiation cha­que année, mais aussi à proposer des occasions régulières et fréquentes de perfection­ne­ment avec des conteurs d’ici ou d’ailleurs et ceci depuis une quinzaine d’années. Ces formations permettent de rencontrer des artistes très expérimentés, prêts à partager un sa­voir complexe impliquant de multi­ples niveaux d’apprentissages, car, comme le dit Marc Aubaret, directeur du Centre mé­diterranéen de littérature orale (CMLO) à Alès, en France, le conteur peut être considéré comme étant tout en même temps « le scé­nariste, le réalisa­teur, le producteur, le camé­ra­man, l’histoire elle-même ainsi que tous ses pro­tagonistes » !

Grâce au travail d’organismes montréalais comme feu Cantine motivée et feu la Maison internationale du conte, il a été possible d’avoir accès à des formateurs (surtout du Qué­bec et surtout de l’ordre de la pratique) qui pouvaient guider les conteurs. Malheu­reu­se­ment, ces deux organismes ont dû fermer leurs portes, mais le relais a été pris par le Regrou­pement du conte au Québec qui, depuis plusieurs années, propose des for­mations de plus en plus nombreuses, étant le seul à pouvoir prétendre à des subventions en tant qu’organisme national.

En Estrie, c’est la Maison des arts de la parole qui joue ce rôle, accueillant surtout des formateurs étrangers, pédagogues et/ou théoriciens notoires et bien sûr les conteurs de la région, mais aussi de l’extérieur.

Devenir conteur n’implique toutefois pas que la pratique. Bien sûr, il est essentiel de sa­voir, comme pour tous les artistes de la scène, appréhender l’espace en y installant adé­quatement un corps averti, une voix agile, un récit bien ficelé, une relation avec le public, etc. Toutefois, au même titre que les autres arts, le conte mérite qu’on s’attarde un peu plus à son histoire en tant que patrimoine immatériel mondial. Au Québec, plusieurs y réfléchissent, dont Christian-Marie Pons, professeur retraité (en communications) de l’Univer­sité de Sherbrooke, qui observe depuis le début la scène plus large de la franco­phonie, notam­ment grâce à de longues nuits blanches partagées avec les conteurs, com­par­­ses amateurs du grand parler comme des bons vins et qui ont pu mettre en commun d’innombrables idées, vécus, rêves, expé­riences et autres palabres fécondes.

Plusieurs résultats tangibles : cinq parutions aux Éditions Planète rebelle, dont L’art du conte en dix leçons et Le conte : témoin du temps, observateur du présent, deux ouvrages référents, ici comme en France, témoignant du travail qui s’est fait chez nous pendant une douzaine d’années. Le premier donne la parole à une dizaine de conteurs d’ex­périence qui racontent comment ils ont rencontré le conte et comment ils se sont per­fectionnés. Le second est le ré­sul­tat d’un colloque international organisé par les Productions Littorale en 2009.

 

LE CONTE AUJOURD’HUI

Depuis 26 ans, le conte continue donc de circuler, presque comme si de rien n’était, toujours un peu en marge de la scène alternative! Presque. Car si le conte con­tinue à faire ce qu’il a à faire depuis la nuit des temps, les conteurs eux ont changé. Le public a changé. Les lieux de prestation ne sont plus les mêmes. Non plus que les rela­tions des gens entre eux.

Si on regarde un peu la carte dessinée par des ethnologues pour comprendre l’ampleur du territoire à parcourir, on peut constater qu’une partie de ladite Littérature orale était réservée à de grands initiés : aèdes, rhapsodes et autres bardes qui étudiaient pendant des années avant de réciter les œuvres (mythes et épopées) dont ils étaient les porteurs. Les autres parties du territoire, arpentées par les gens « du peuple », plus accessibles à tous parce qu’imprégnées dans la vie quotidienne, étaient constituées par les légendes, les contes, les contes merveilleux et autres petites formes. Tous ces récits faisaient partie des rituels obligés d’une vie plutôt rurale et confortaient la communauté en la rassemblant autour d’une fête au cours de laquelle les plus performants s’adonnaient à la musique ou à la parole. À ce titre, les chants (de travail, de métier, de foulage, de marins, etc.) pre­naient une place importante dans une vie où le corps était autrement sollicité pour le travail qu’il ne l’est aujourd’hui.

De nos jours, les conteurs ne sont plus des illettrés, ils sont souvent détenteurs de di­plô­mes universitaires et s’ils sont professionnellement actifs, ce n’est pas toujours en tant que conteurs. Il est tout de même notable que nombre d’entre eux n’ont pas encore une connaissance approfondie de cet immense répertoire mondial appelé Littérature orale. Orale parce que, après avoir été créée mentalement, elle a été traditionnellement transmise de bouche à oreille, sans le re­cours à l’écriture; littérature parce que composée d’innombrables récits souvent com­plexes et longs, qui veulent « faire œuvre » en utilisant un langage plus riche que celui du quotidien, empreints d’un symbolisme qui leur confère une profondeur universelle et archétypale.

Par ailleurs, si les conteurs ont changé notamment parce qu’ils n’ont plus accès à cette expérience traditionnellement transmise depuis l’enfance, le public lui aussi a changé. Il n’est plus composé de la famille et des voisins immédiats, des villageois complices. La grande partie du public est devenue urbaine, submergée par d’innombrables informations dont une multitude de propositions artistiques, sans oublier la terrible force attractive des divers écrans. Le besoin de se rassembler semble moins nécessaire en ces temps de « com­munication globale et planétaire », alors que les statisti­ques confirment la doulou­reuse solitude d’un nombre grandissant de personnes de tous âges.

Les lieux non plus ne sont plus les mêmes. Les conteurs, en tant qu’artistes de la scène, contant plus souvent qu’autrement dans un espace qui ne leur est pas « naturel », un espace qui exige des compétences semblables à celles des autres artistes du spectacle vivant, qui en elles-mêmes nécessitent des apprentissages complexes.

En Europe comme dans les Amériques, il en existe de ces lieux d’apprentissage pour le conte. Toute­fois, ce qui reste remarquable, c’est que là-bas comme ici et malgré les efforts constants d’organi­sateurs dont le travail est peu reconnu, le conte et les conteurs continuent de faire partie d’un monde margi­nal.

 

LES FÊTES ET LES RASSEMBLEMENTS

Malgré tout, événements et festivals continuent de se multiplier pour la plus grande joie des conteurs et des publics attentifs. Au Québec, de Val-d’Or aux Îles-de-la-Madeleine, en passant no­tamment par Montréal, Lévis, Trois-Rivières, Natashquan, Trois-Pistoles…, les conteurs d’ici et d’ailleurs proposent leurs paroles et leur présence.

Depuis 26 ans, le festival estrien est le seul à présenter des spectacles en trois langues : français, anglais et espagnol, devant un public surtout urbain, mais aussi rural puisque chaque année plusieurs municipalités de la vaste région sont mises à profit.

Ce qui distingue particulièrement le festival estrien, c’est qu’il est la partie la plus visible d’un travail qui se fait toute l’année, discrètement, à la Maison des arts de la parole. Un travail qui, outre la prépara­tion du festival, se traduit par des activités très diverses : spectacles programmés ou ponctuels, animations et médiations en entreprises, ateliers dans les écoles, ateliers d’ini­tiation et de perfectionnement, création de contes sur me­sure, rencontres de réflexion, publications, etc. Cet ensemble d’activités fait de l’orga­nisme un lieu unique au Québec et le seul à offrir depuis longtemps une variété aussi grande et régulière d’accès au conte et à la littérature orale.

Aussi, de mon côté, avec une retraite active, je reste impliquée dans le milieu et dans cet or­ganisme afin d’aider à ce que l’imaginaire et la parole continuent de circuler de manière dynamique dans notre immense région et que nous fassions en sorte de rendre à ce « vieil art » sa lumineuse profondeur et sa dignité.

 

LES EFFETS DE L’ÉMULATION

Ce qui fait qu’en 2014, forte des enseignements que j’ai reçus au CMLO, j’ai proposé aux conteurs de la région de partager avec eux ce que j’en avais retenu, et un peu plus! Très rapidement, dix personnes étaient prêtes à plonger dans cette aventure de la Litté­rature orale.

J’ai proposé un « atelier long », qui s’étendrait sur une année entière et non pas, comme d’habitude, sur dix semaines. Une année entière avec du temps pour réfléchir, chercher, apprendre, mémoriser… à raison d’une fin de semaine aux deux mois, plus une fin de semaine d’évaluation.

Les matinées étaient consacrées à la découverte des grands genres de la littérature orale : les mythes, les épopées, les légendes, les contes, les contes merveilleux et les petites formes. Des récits anonymes pour la plupart, sujets à variantes et donc existant en de nombreuses versions. Les après-midis étaient des ateliers pratiques où chacun.e contait.

La fin de semaine de l’évaluation réunissait un Comité de trois Sages qui avaient pour mandat d’entendre les participants conter lors d’une prestation devant public et de les rencontrer individuellement pour discuter de l’atelier. Un commentaire écrit était remis à chacun.e.

De rencontre en rencontre, nous avons survolé l’univers si vaste et si complexe, si raffiné et si cruel, de quelques-unes des mythologies. Nous avons côtoyé les héros des grandes épopées, ces grands récits de conquêtes. Les légendes souvent confondues avec les contes, alors qu’elles partent de faits réels (ou de personnages, ou de lieux réels). Et puis, il y a eu, pendant très longtemps, ces petits outils de développement de l’intelli­gence, de la logique, de la mémorisation, qu’étaient les proverbes, les dictons, etc., Enfin, il y a les contes. Toutes sortes de contes : animaliers, de diable ou d’ogre, de randonnées, étiologiques, philosophiques, et merveilleux. Contes complexes qui ont été analysés, décorti­qués, et aimés (merci monsieur Walt Disney!).

Bref, pendant toute une année nous sommes allés de découvertes en surprises et d’émer­veillements en enthousiasmes. Tant et si bien qu’à l’issue de la 7e fin de semaine, nous avons été inquiets! Comment faire pour garder bien vive toute cette émulation que nous avions cultivée, ce plaisir que nous partagions et que nous avions envie de prolonger.

Alors nous avons décidé de continuer. En explorant les Grands contes merveilleux. Nous avons formé un nouveau groupe de 9 personnes, formidablement prêtes à déterrer plein de versions des 9 contes choisis : Le chat botté, Blanche Neige, Les trois poils du diable, Barbe bleu, Jean de l’Ours, Aladin, La belle et la bête, Le petit chaperon rouge et, bien sûr, Cendrillon. Nous avons passé deux années à présenter, en trios, les fruits de ces recherches devant des pu­blics curieux, étonnés, ravis.

En 2016, nous avons eu l’opportunité de plonger dans un autre univers, celui des Contes des 1001 nuits, avec Jihad Darwiche comme maître. Depuis trois ans, chaque été, ce plus grand conteur (d’origine libanaise) de la francophonie vient passer une semaine ici, chez nous, pour nous emporter sur son tapis magique à la découverte de ce répertoire si divers, si complexe lui aussi, et si beau.

Toute cette émulation, la complicité, la joie du partage, les nouvelles compréhensions que nous avons des contes dits « traditionnels », qui sont en fait nos premiers grands classiques de la littérature, la prise de conscience des singularités du conte, tout cela nous a permis de développer un milieu très dynamique. Et si la création contempo­raine est loin d’être absente de nos es­prits, la Littérature orale y trouve une place particulière qui nous permet notamment de ressentir l’incroyable émotion de ceux qui ont fait partie de cette très lon­gue lignée d’hu­mains porteurs d’un des grands trésors (méconnu) de l’humanité, reconnu par l’UNESCO.

 

« Et si la création contempo­raine est loin d’être absente de nos es­prits,

la littérature orale y trouve une place particulière

qui nous permet notamment de ressentir l’incroyable émotion

de ceux qui ont fait partie de cette très lon­gue lignée d’hu­mains,

porteurs d’un des grands trésors (méconnu) de l’humanité. »

Crédit photo : Martin Bache

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