J’écris pour m’enraciner. Pour que ma vie prenne tout son sens. Se déploie. Se dépose quelque part, en petites parcelles de ressentis, qui façonnent mon histoire.
J’écris pour vibrer. Pour attraper au vol, ces regards, ces parfums, cette pluie, ce vent… J’écris pour capturer gentiment cette toute petite poésie, que je fais vivre autrement.
J’écris pour respirer. Ressentir ce qu’il reste de vrai de ces journées essoufflées. Pour me déposer dans ce temps en suspens. Qui prend toute la place. Sa place. Notre place. Dans cet alignement véritable. Dans cet enracinement profond.
J’écris pour rêver. Laisser flotter cet imaginaire de mots éparpillés, qui me permet de ne plus me laisser ébranler. Tasser ce tourbillon d’anxiété. Le faire taire. Laisser le quotidien se presser sans moi.
J’écris pour me protéger. Protéger mon cœur du chaos aliénant des gens pressés. Qui passent trop souvent près de moi. Et qui tentent d’égratigner ma sensibilité.
J’écris pour plonger. En moi. Dans toute ma splendeur d’âme. Ma fragilité. Ma vulnérabilité. Ma puissance. Ma vie.
J’écris pour ne pas me perdre. Dans cette foule vertigineuse. Entassée dans ces mêmes artifices.
J’écris pour m’étourdir, juste assez.
J’écris pour ces histoires qui passent sans grand bruit et qui méritent d’être vécues. D’être racontées. D’être ressenties.
J’écris pour consoler ma solitude. Celle qui m’accompagne sans grandes vagues. Et qui colore trop souvent mon quotidien de ses traces plutôt amères. J’écris pour tenter de l’apprivoiser.
J’écris pour aimer. Ce qui est en moi. Cette sensibilité accrue qui ne demande qu’à être bercée.
J’écris pour elle. Pour adoucir son existence dans ce monde cruellement froid.
J’écris, car je ne sais pas faire autrement.
Autrice et maman hypersensible, Célia Gaudreau mène une vie vibrante de grands émerveillements et de petits vertiges. Elle suit le flow. Le sien. Celui qui navigue à contre-courant. Et qu’elle apprivoise doucement.
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