Au cours des derniers mois, j’ai eu la chance de participer au projet d’accompagnement à la culture et à la francisation auprès d’émigré.e.s de divers pays. Les participants provenaient d’Iran, d’Irak, du Mexique, du Honduras, d’Afghanistan, de Moldavie et d’autres pays que j’oublie.
Diverses activités ont été proposées : spectacles musicaux, cafés, sorties au cinéma, au musée, à la bibliothèque, à la cabane à sucre, à des parties de soccer, visite à Saint-Benoît-du-Lac, etc. De mon côté, j’ai poussé l’audace (à leur demande) jusqu’à les emmener jouer aux quilles avec les enfants. On a beaucoup rigolé et ma performance n’a guère été plus reluisante que celle des enfants…
Cette expérience fut aussi riche pour nous que pour eux. Nous en avons appris sur leurs pays. L’Irakien que j’accompagnais était de confession catholique et s’ennuyait du temps de Saddam Hussein, qui, selon lui, ne s’opposait pas à la pratique de leur religion. J’ai appris auprès de la participante du Honduras que le pays avait un indice d’homicide très élevé et était considéré comme l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Autre information qui m’a sorti de l’ignorance : je croyais que l’Irak et l’Iran, pays voisins, étaient arabes. Mais non. Les Iraniens sont perses, surtout ne pas confondre. Parmi nos participants, deux provenaient d’Iran, dont une jeune mère de plusieurs enfants portant le hidjab de façon relâchée qui affichait le plus beau sourire et qui rayonnait d’une joie de vivre communicative.
Tous ont quitté leur pays pour diverses raisons et cherchent à s’intégrer au nôtre de façon remarquable, manifestant un intérêt pour leur nouvelle terre d’accueil. L’apprentissage du français n’est pas facile et il est étonnant de voir les enfants maîtriser mieux la langue que leurs parents. Rendus à l’âge adulte, leurs enfants seront les nouveaux Québécois et leur différence de langue ne sera plus perceptible. C’est donc dire que l’apprentissage de la langue est primordial pour s’intégrer à notre culture et je souhaite qu’ils l’enrichissent de leurs plus belles traditions.
Personnellement, j’admire le courage de ces humains qui délaissent souvent des parents, des amis et surtout un milieu de vie afin de s’intégrer au nôtre. J’ai apprécié particulièrement une rencontre au terrain de soccer où la moitié des enfants sinon plus provenaient de familles immigrantes. De voir, Latino-Américains, Arabes, Perses, Africains et Asiatiques s’entremêler sans discrimination donnait l’espoir d’un monde meilleur. On peut bien rêver !
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