L’arbre livré en feuillets
À la résistance de l’encre
Mars lèche de sa langue
La sève coulée des secrets
Une nuit de pluie blanche
Le grésil des cristaux sonores
Comme cliquetis du cantor
S’accorde à l’humeur pervenche
Bleu mauve aussi couvre l’aube
Va sourde brume Vauvert
Même au loin et comme hier
Vacille la mèche noiraude
Croire que fera mieux la débâcle
Brisées, les glaces par les flots
Mais que de vagues grelots
Annonçant la fin d’un oracle
Quel remous de force ou de gré
A mouillé la plume dans l’écrin
Quitter cent heures de chagrin
S’en aller penser à côté
Un jour, l’outarde à son heure
Fait face contraire aux vents
Son cri propulse le printemps
Des perles en son bec jaseur
L’aile courageuse des mesures
De la chose et de sa dose
Au passage salue la prose
Et se pose sur les battures
Là, prime vers roule en boule
Des traces de mine de plomb
Lisse la rime donne le ton
Extrais l’humaine houle
Doux le grisant des égéries
De fins éclairs touchent le sol
Le verbe en joie s’affriole
Et la main jaillit sa vie
Destination à la source
Touche le papier fond filigrane
Des ronds de cernes ligneux
Révèlent le mystère du lieu
Une forêt en pâte et en tan
Dans les arbres avant la coulée
Il y avait des plis de livres
La main presse la substance à lire
Sous le cuir du corps d’ouvrage
Diane Gravel est originaire du Saguenay. L’Estrie est sa terre d’adoption depuis plus de 30 ans. Depuis qu’elle se consacre à l’écriture littéraire, elle a édité en 2017 un premier roman intitulé Trois lunes et un cheval de mer ; elle travaille actuellement à l’écriture d’un deuxième roman et d’un recueil de nouvelles. www.dianegravel.ca
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